Éléments de parcours / Bruno Sentier

Biographie courte
Après des études inachevées dans les écoles d’art parisiennes entre 1979 et 1984 et après avoir parallèlement travaillé en tant que peintre et sculpteur pour le théâtre sur le territoire hexagonal pendant une dizaine d’années, Bruno Sentier s’installe à la Martinique en 1989.
Entre 1985 et 2010, il réalise de nombreuses scénographies théâtrales. Depuis la fin des années 1980, il présente régulièrement son travail de création visuelle dans des expositions personnelles ou collectives dans la Caraïbe et dans l’Hexagone.
Il a enseigné à l’école supérieure d’art de Fort-de-France de 1990 à 2017. Durant la même période, il participe aux travaux d'un laboratoire de recherche de l’université des Antilles, il publie de nombreux articles dans des revues universitaires et donne des conférences toujours autour de la création visuelle.
En 2016, il soutient une thèse de doctorat en arts à la Sorbonne dont le titre est La part du désastre.
En 2017, Sentier quitte son poste d’enseignant et s’installe dans le Finistère Nord où il vit et travaille actuellement.





Parcours un peu plus détaillé
Bruno Sentier est né en 1959 en banlieue parisienne.
Il arrive à Paris à la fin des années soixante-dix, animé du désir de se former en tant qu’artiste. Il apprend la sculpture, plus précisément le modelage-moulage et le travail des métaux à l’école nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art de la rue Olivier de Serres dans le 15e arrondissement de Paris. Puis il séjourne deux ans à l'école nationale supérieure des beaux-arts à Paris où il fréquente les ateliers des sculpteurs Georges Jeanclos et de Michel Charpentier. Durant ces études Il accorde une grande importance au dessin qui est une pratique centrale pour lui à l'origine de toutes les autres. Dans le même temps, il se forme à la gravure taille-douce dans l’atelier municipal du boulevard de Montparnasse à Paris, dirigé à l’époque par le graveur Claude Breton.

Dès ses premières années d’études, il commence à travailler comme ouvrier du spectacle, réalisant des éléments de décors, des peintures, des sculptures ou encore des accessoires, pour le théâtre essentiellement, mais aussi pour le cinéma. Tout au long des années 80, il intervient à ce titre sur de nombreux spectacles dans des théâtres nationaux comme Les Amandiers à Nanterre, Chaillot, La Colline à Paris, La Salamandre à Lille ou encore La Criée à Marseille.
En 1985, il rencontre sa femme, dramaturge et metteuse en scène. En 1989, ils quittent Paris pour s’installer à la Martinique d’où elle est originaire. Ils créent ensemble de nombreuses pièces de théâtre durant les années 1990 et 2000, Sentier réalisant les scénographies et assumant différentes tâches dans la mise en place des spectacles.

Parallèlement, ses rencontres dans la Caraïbe offrent à Sentier la possibilité d’enseigner et il put ainsi intervenir dans les différents établissements d’enseignement supérieur de la Martinique. C’est ainsi qu’il obtint un poste de professeur à l’école supérieure d’art de Fort-de-France (actuellement Campus caraïbéen des arts) entre 1990 et 2017 et qu’il fut très régulièrement chargé de cours à l’université des Antilles durant toutes ces années.
Il s’implique dans le même temps dans les travaux d’un laboratoire de cette même université, publie de nombreux articles, donne des conférences dans ce cadre institutionnel et dans les colloques que ce centre de recherches organise.

Ce contexte favorable à la recherche théorique a incité Sentier à rédiger divers mémoires et textes qui ont abouti en 2016 à la soutenance d’une thèse de doctorat en arts à la Sorbonne ayant pour titre La Part du désastre et comme sous-titre La pratique de l’assemblage comme rituel de résistance.

il est important pour Sentier d'établir dans ses pratiques des liens très étroits entre la littérature et les arts visuels. Par littérature il entend poésie, pièces de théâtre, essais, aphorismes ainsi que d’autres types d’écritures difficiles à classer dans une catégorie préétablie. Ses références principales se situent dans une période comprise entre le début du vingtième siècle et la fin des années quatre-vingt, avec des auteurs comme, entre autres, Frantz Kafka, Michel Leiris, Maurice Blanchot, Walter Benjamin ou encore Antonin Artaud. Sentier reconnaît chez ces auteurs à l’écriture souvent fragmentaire une proximité importante avec les problématiques qui le préoccupent comme le processus d’individuation ou la question éminemment esthétique de l’assemblage.

Sentier Assemblages est une idée qui a lentement mûri lors de pratiques individuelles et collectives dans le champ des arts visuels et du théâtre. Chez Sentier, ces expérimentations et ces productions, bien que restées dans les marges du marché de l’art officiel et de l’économie de l’art, ont toujours été conçues comme éminemment artistiques, dans le sens où l’art est pour lui perturbations, progressions sur des chemins de traverse, résistances de singularités vivantes, différenciations et ruptures profondément ancrées dans la vie, tant dans les dimensions biologiques que sociologiques ou politiques.
Sentier a régulièrement présenté son travail dans des expositions personnelles dont il fut la plupart du temps l’organisateur, notamment à la Martinique où il choisissait, pour les mettre en place, certains lieux de passage ouverts à tous les publics tels que des halls de théâtre, des écoles ou des bibliothèques. Il exposa également dans le cadre de festivals et de manifestations dans l’Hexagone comme les Francophonies en Limousin en 2006, Kreyol Factory à La Villette à Paris, en 2009, ou encore le 8e Forum d’arts plastiques, aux Ulis, en Île-de-France en 2010, dans l’Essonne. Il fut représenté pendant plusieurs années par la galerie JM’Arts, rue Quincampoix à Paris et aussi par la galerie 14 N 61 W à Fort-de-France.

En 2017, diverses circonstances l’ont incité à quitter la Caraïbe. Il vit et travaille actuellement dans le Finistère Nord, en Bretagne.