Éléments de parcours
Biographie courte
Après des études inachevées dans les écoles d’art parisiennes entre 1979 et 1984 et après avoir travaillé en tant que peintre et sculpteur pour le théâtre sur le territoire hexagonal pendant une dizaine d’années, Sentier s’installe à la Martinique en 1989.
Entre 1991 et 2010, il réalise de nombreuses scénographies théâtrales. Depuis la fin des années 1980, il présente régulièrement son travail de création visuelle dans des expositions personnelles ou collectives dans la Caraïbe et dans l’Hexagone. Les pratiques artistiques sont à l'origine de tous ses choix de vie.
Il a enseigné à l’école supérieure d’art de Fort-de-France (actuellement Campus Caribéen des arts) de 1990 à 2017. Durant la même période, il participe aux travaux du Centre d’études et de recherches en esthétique et arts plastiques de l’université des Antilles. Il publie régulièrement des articles dans la revue Recherches en esthétique et donne des conférences toujours autour de la création visuelle.
En 2016, il soutient une thèse de doctorat en arts à la Sorbonne dont le titre est La part du désastre.
En 2017, Sentier quitte son poste d’enseignant à l’ÉSA de Fort-de-France et s’installe dans le Finistère Nord où il vit et travaille actuellement.
Parcours détaillé
Sentier est né en 1959 en banlieue parisienne.
Il arrive à Paris à la fin des années soixante-dix animé du désir de se former en tant qu’artiste. Il apprend la sculpture et plus précisément le modelage, le moulage et le travail des métaux à l’école des arts appliqués de la rue Olivier de Serres dans le 15e arrondissement de Paris. Puis il séjourne deux ans aux Beaux-arts de cette même ville où il fréquente les ateliers de Georges Jeanclos et de Michel Charpentier sans que, selon ses dires, il en tire un quelconque bénéfice. Ce qui lui semble le plus important c’est le dessin, car il s'agit d'une pratique essentielle à l'origine de toutes les autres. Dans le même temps, il se forme en autodidacte à la peinture à l’huile et surtout à la gravure taille-douce dans l’atelier municipal du boulevard de Montparnasse à Paris, dirigé à l’époque par le graveur Claude Breton auprès duquel il a beaucoup appris. Ses années d’études inachevées l’ont toutefois laissé sur sa faim et Sentier n’a jamais cessé ses recherches, animé par une forte conviction de devoir rester fidèle à ce qu’il nomme ses intuitions originelles et qu’il cherche à préciser et à actualiser à travers ses pratiques.
Dès ses premières années d’études, il commence à travailler comme ouvrier du spectacle, réalisant des éléments de décors, des peintures, des sculptures ou encore des accessoires, pour le théâtre essentiellement, mais aussi pour le cinéma et la publicité. Tout au long des années 80, il intervient sur de nombreux spectacles dans des théâtres nationaux comme Les Amandiers à Nanterre, Chaillot, La Colline à Paris, La Salamandre à Lille ou encore La Criée à Marseille.
En 1985, il rencontre sa femme, fille de poète, dramaturge et metteuse en scène. En 1989, ils quittent Paris pour s’installer à la Martinique d’où elle est originaire. Ils créent ensemble de nombreuses pièces de théâtre durant les années 1990 et 2000, Sentier réalisant les scénographies et assumant différentes tâches dans la mise en place des spectacles.
Parallèlement, ses rencontres dans la Caraïbe offrent à Sentier la possibilité d’enseigner et il intervient assez rapidement dans les différents établissements d’enseignement supérieur de la Martinique. C’est ainsi qu’il trouva un poste de professeur à l’école supérieure d’art de Fort-de-France (actuellement Campus caraïbéen des arts) entre 1990 et 2017 et qu’il intervint très régulièrement également à l’université des Antilles durant ces années, toujours en tant qu’enseignant en arts visuels. Il s’implique dans le même temps dans les travaux d’un laboratoire de recherches universitaires dirigé par Dominique Berthet, philosophe, professeur des universités et rédacteur en chef de la revue Recherches en esthétique dans laquelle Sentier publie des articles. Il donna également de nombreuses conférences dans ce cadre institutionnel et intervint dans des colloques que ce centre d’études organise toujours régulièrement actuellement.
Ce contexte favorable à la recherche théorique a incité Sentier à rédiger divers mémoires et textes qui ont abouti en 2016 à la soutenance d’une thèse de doctorat en arts à la Sorbonne ayant pour titre La Part du désastre et comme sous-titre La pratique de l’assemblage comme rituel de résistance.
Sentier a toujours estimé important d’établir un parallèle entre la littérature et les arts visuels. Par littérature il entend poésie, pièces de théâtre, essais et plus précisément toutes ces écritures fragmentaires sans formes préétablies et difficiles à classer dans une catégorie littéraire existante. Ses références principales sont surtout puisées dans une période située entre le début du vingtième siècle et la fin des années quatre-vingt, avec des auteurs comme, entre autres, Frantz Kafka, Michel Leiris, Maurice Blanchot, Walter Benjamin ou encore Antonin Artaud, ainsi que divers autres textes philosophiques de la même époque. Sentier reconnaît dans l’écriture fragmentaire une proximité importante avec les problématiques qui le préoccupent comme l’individuation ou l’assemblage.
Sentier Assemblages est une idée qui a mûri pendant de nombreuses années de pratiques diverses et collectives dans le champ des arts visuels et du théâtre. Ces expérimentations et ces productions, bien que restées dans les marges du marché de l’art officiel et de l’économie de l’art, ont toujours été conçues comme éminemment artistiques, dans le sens où l’art est perturbations, progressions sur des chemins de traverse, résistances de singularités vivantes, différenciations et ruptures profondément ancrées dans la vie, tant dans les dimensions biologiques que sociologiques et politiques.
Sentier a cependant régulièrement présenté son travail dans des d’expositions collectives ou personnelles. La plupart du temps il fut l’organisateur de ces manifestations, notamment à la Martinique où il choisissait certains lieux publics tels que les halls de théâtre ou les bibliothèques pour les mettre en place. Il exposa également dans le cadre de festivals et de manifestations dans l’Hexagone comme les Francophonies en Limousin, Kreyol Factory à La Villette à Paris, en 2009, ou encore le 8e Forum d’arts plastiques en Île-de-France en 2010, aux Ulis, dans l’Essonne. Il fut représenté pendant plusieurs années par la galerie JM’Arts, rue Quincampoix à Paris et également par la galerie 14 N 61 W à Fort-de-France.
En 2017, diverses circonstances l’ont incité à quitter la Caraïbe. Il vit et travaille actuellement dans le Finistère Nord, en Bretagne.